PASSAGERS DU RÉEL 2017


FESTIVAL PASSAGERS DU RÉEL 1

8 AU 11 FÉVRIER 2017

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Nous sommes tous des passagers du réel. On y flotte, on y baigne, on tente de s’en extraire, de le faire sien, on se bat avec. Cette expérience ambigüe est à l’origine du cinéma documentaire qui cherche à en rendre compte. A partir de traces, de fragments, de témoignages, il tire de ce passage toute une matière vive d’images et de sons à voir et à discuter. Nous convions donc à ce partage tous les passagers amoureux de l’image et échauffés par le questionnement de sa construction.

Pour sa première édition, le festival Passagers du réel propose un voyage dans l’oeuvre de Jean Rouch, un des fondateurs du cinéma anthropologique : voyageur insatiable, témoin gourmand des sociétés africaines, cet inventeur a exploré le rapport que ces sociétés entretiennent aussi bien avec leurs traditions qu’avec les appels de la modernité.

Cette plongée rétrospective sera confrontée au cinéma anthropologique actuel au travers d’une sélection de films de la sélection 2016 du Festival International Jean Rouch de Paris. Interroger la place des réalisateurs, leur manière de raconter et de capter le réel, et la représentation que ces films donnent de nos sociétés, tels sont les enjeux de cette première édition. Ces rencontres se veulent donc être un espace dédié la réflexivité d’une pratique dans un monde saturé d’images.

« Pour moi, la seule manière de filmer est de marcher avec la caméra, de la conduire là où elle est le plus efficace, et d’improviser pour elle un autre type de ballet où la caméra devient aussi vivante que les hommes qu’elle filme. C’est la première synthèse entre les théories vertoviennes du « ciné-oeil » et l’expérience de la « caméra participante » de Flaherty. (…) Au lieu d’utiliser le zoom, le caméraman réalisateur pénètre réellement dans son sujet, précède ou suit le danseur, le prêtre ou l’artisan, il n’est plus lui-même mais un « oeil mécanique » accompagné d’une « oreille électronique ». C’est cet état bizarre de transformation de la personne du cinéaste que j’ai appelé, par analogie avec les phénomènes de possession, la « ciné-transe ».« 

Jean Rouch